Lorsque l’énergie de groupe est un frein à l’amour

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Il est un phénomène fort répandu depuis la nuit des temps dans nos sociétés structurées par l’inconscient collectif : le groupe. Constitué de notre famille, amis ou de tout autre regroupement lié à une activité spécifique, ces différentes associations finissent par générer ce que l’on appelle un égrégore.

Un égrégore est une énergie collective qui ne vous appartient pas en propre et que vous allez faire vôtre. Dès qu’au moins deux personnes partagent une vision, elles forment un égrégore. Certains sont dits « neutres », « féconds » ou bien « limitatifs ». Ils conditionnent vos représentations de la vie.

Grâce à l’effet stimulant éprouvé lorsque l’on partage des moments forts ou un projet passionnant avec d’autres, cette énergie collective peut nous apporter une sensation de sécurité face aux doutes, angoisses et événements stressants de la vie. Cependant, derrière cette impression positive se cache un processus très réglé qui se déroule entre les membres de la communauté.

Au niveau individuel, nous savons qu’une pensée présente depuis longtemps dans notre esprit finit par être « activée » par nos croyances. Le fait d’y croire lui donne l’énergie vitale et ainsi la rend plus puissante. Elle agit alors au-delà de nous-mêmes. Elle devient quasi autonome, comme si elle nous dépassait, et cela aussi longtemps que nous l’alimentons par notre croyance. Voyez-vous l’intérêt d’apporter une attention particulière à ne pas vous attacher à vos pensées et de cultiver le discernement ?

De la même manière, au niveau collectif, l’égrégore est une énergie vitalisée nourrie par les émotions de ses membres ; leurs sentiments, leurs peurs, leurs désirs et idéaux. Plus il se renforce, plus il influence l’existence de ses membres. Une émotion génère une source d’énergie dans le corps lui permettant ainsi de s’autoalimenter. Une émotion mutuelle génère une force qui, inconsciemment, fait se connecter toutes les sources d’énergie entre elles, en créant ainsi une plus grande. Tous les membres sont ainsi automatiquement branchés les uns sur les autres ; ils vibrent sur la même longueur d’ondes. C’est l’esprit de groupe.

Rosa Claire Detève, formatrice en psychologie quantique, explique :

Le biochimiste Rupert Sheldrake parle de champ morphogénétique. Le ressenti d’un individu exerce une force sur celui de l’autre. Ce mouvement, par résonance, va influencer leurs comportements et leurs pensées

Pierre Mabille, médecin, anthropologue et écrivain, qui devint membre du groupe surréaliste en 1934 et collabora à la revue Minotaure, s’intéressa précisément à l’importance de la pensée globale qui ne soit pas, comme dans les savoirs spécialisés, séparée de la vie. Il considérait que l’égrégore possède « une personnalité différente de celles des individus qui le forment ». Lorsque chacun de ses membres se responsabilise de la qualité positive de ses pensées, cela peut être source d’influence bénéfique et bienveillante sur tous. Cependant, combien d’individus ont pris conscience du modus operandi de l’esprit et sont en capacité de maîtriser la mise en pratique de leur propre transformation énergétique aujourd’hui ? Et s’autoproclamer « spirituel » n’est absolument pas une garantie en la matière !

Il existe donc différents types d’égrégores. Les « neutres » sont les plus courants ; ce sont les amicales de clubs, de voisinage ou de groupes de copains d’avant. Les « féconds » sont ceux qui élèvent la conscience et rassemblent autour des valeurs de justice, de bienveillance et d’équité ; tous les courants humanistes, qu’ils soient utiles à la communauté vivante mondiale en sont. Enfin, les « limitatifs », sont une énergie commune basée sur l’égo ; l’individu se doit d’adopter les croyances et schémas de comportement du groupe. Ses manifestations se retrouvent dans les partis politiques et la religion, mais aussi dans tout groupe radical, gang, secte…

Or, tout est égrégore.

Observez un dîner entre amis, il y a toujours celui qui fait rire, celui qui râle etc. Chacun joue un rôle qu’il quitte une fois rentré chez lui. Ils entretiennent leur égrégore. Un match de foot avec son équipe préférée, la rentrée des classes de son enfant ou un déjeuner dans la maison de famille… Nous évoluons en permanence parmi ces zones sociales invisibles, très conditionnantes. Même quelqu’un qui voudrait échapper à ce phénomène en partant vivre sur une île déserte, se relierait encore à l’égrégore des gens qui aspirent à s’isoler sur une île déserte

Ainsi donc, le risque d’un « parasitage énergétique » exercé sur l’individu au travers des valeurs du groupe est bien réel. Surtout si l’individu, mal construit ou momentanément instable affectivement, est particulièrement en nécessité d’un soutien dans sa vie. Quand nous savons que la plupart de nos relations à autrui sont basées sur la peur du manque d’amour (voir l’article) [infobox maintitle= »Conseils d’Amour » subtitle= » » bg= »pink » color= »white » opacity= »off » space= »30″ link= »http://queenbelili.fr/index.php/2017/06/16/conseils-damour/ »] qui nous pousse à la recherche stressante, et non moins inconsciente, de leur approbation afin qu’ils nous acceptent, l’évidence de l’importance du discernement est flagrante. La croyance que l’amour ne peut venir que de l’extérieur de notre être pour nous combler est profondément ancrée en chacun de nous. Même s’il s’agit du plus gros mensonge instillé dans notre société, dans ce que les Toltèques appelle le rêve collectif, le fait est qu’elle constitue les fondations de nos liens avec le groupe. Cela revient à dire que la plupart de nos relations sociales sont régies par la pensée inconsciente : « J’ai besoin de gagner la faveur d’autrui pour me sentir aimé(e) ». Ce qui nous amène à dire et agir selon ce qui est convenu par les « valeurs » du groupe. Ainsi, nous sommes inconsciemment sur le qui-vive, à surveiller l’approbation constante des ses membres ou du leader.

Cette situation nous éloigne alors de notre être authentique et de ce qui est en accord réel avec notre âme. De là à dire que la rencontre et la vie avec l’âme qui nous correspond profondément peuvent en être affectées, il n’y a qu’un pas. Peut-être que le groupe ne trouvera pas son intérêt à votre évolution. Il se peut même qu’il y voit inconsciemment un danger à son propre équilibre ; celui que vous ne jouiez plus le rôle qu’on vous a attitré en son sein et qui renforce le sentiment d’assurance personnel des autres membres. Par votre attitude différente, vous ne validerez alors plus leurs comportements. Vous ne les rassurerez plus.

Si quelqu’un vous donne son opinion en disant : « Quest-ce que tu as l’air gros ! », n’en faites pas une affaire personnelle, parce qu’en vérité cette personne est confrontée à ses propres sentiments, croyances et opinions. Elle essaie de vous envoyer du poison et si vous en faites une affaire personnelle, alors vous le recevez et vous vous l’appropriez

Don Miguel Ruiz

Comment un groupe d’amis en déséquilibre affectif, qui se complaît dans le célibat, dont les membres ont individuellement des difficultés à se positionner dans le couple, avec des croyances limitantes issues d’expériences pénibles récentes ou familiales anciennes, va-t-il réagir si vous arrivez à évoluer vers des pensées basées sur la foi en la possibilité de l’amour véritable et profond avec une âme qui vous correspond ? Et qui plus est, que vous l’ayiez rencontré, cette âme ? Croyez-vous que vous continuerez à être invité(e) aux soirées de l’Ambassadeur ? Voire même, c’est peut-être vous qui y mettrez fin à force de vous sentir seul(e) dans les discussions. Même chose dans le cas où vous « appartenez » à un groupe inscrit dans des valeurs basées sur le couple avec nombreux enfants et statut professionnel élevé. Car vous « vibrerez » différemment. Et cela se sentira autour de vous ! Vous risquez entendre alors des : « Tu ne vas plus pouvoir faire ce que tu veux, le couple c’est la prison ! », ou bien « Quand il / elle est là, t’es plus le / la même ! », « Avec toutes ces filles/mecs disponibles, t’as pas plutôt envie de vibrer ? », « T’es sûr que t’es amoureux(se) ? » ou alors « Il faudrait quand même que tu penses à refonder une famille ! »

Peut-être serait-il plus prudent, voire sage, d’envisager alors que, dans certains cas, le groupe peut-être un frein à votre évolution personnelle. Qu’il peut agir comme une prison psychique à votre vie affective si vous n’y prenez garde. Empêcher votre potentiel d’évolution individuelle. Il pourrait vous priver des interactions enrichissantes individuellement, de celles qui vous font grandir. Qui a dit que deux âmes devaient se ressembler pour s’aimer ?

A vous de veiller à la bienveillance des groupes auxquels vous appartenez, à vous en détacher régulièrement en cultivant le discernement dans votre vie. Votre chemin de vie n’appartient qu’à vous, et personne d’autre.

Cet article est fortement inspiré par : 

Mes interactions sociales personnelles, mes lectures, les témoignages lors des consultations en hypnose thérapeutique et l’ouvrage « La maîtrise de l’amour », de Don Miguel Ruiz et Janet Mills – Ed. Poches Jouvence

Photo : Benoît Mortreux

 

Cet article intitulé : "Lorsque l’énergie de groupe est un frein à l’amour" ( https://cecilericolleau.fr/2017/06/lorsque-lenergie-de-groupe-est-un-frein-a-lamour/) a été écrit par Queen Belili le 28 juin 2017 et publié sur Cécile Ricolleau - Hypnose - Imagerie du Coeur - FLP - Thérapie Holistique - Chaman.

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Cécile Ricolleau

Thérapeute, Auteure, Conférencière

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